J'ai gardé le son original, aucune musique ne me convenait ! Pour celles et ceux qui désirent en savoir plus
sur l'histoire de ces lavoirs,
j'ai trouvé ce lien intéressant.
Souvenirs...
Dans le petit village de Dordogne où j'ai pratiqué ce sport,
le lavoir était privé et familial très rudimentaire.
Y descendre avec la brouette était facile,
nous le faisions en riant et chantant.
C'était dans un pré appartenant à ma grand-tante.
Le ruisseau avait été élargi et le lavoir,
non couvert mais ombragé, disposait de 4 planches.
Nous nous agenouillions sur des fougères
ramassées pendant la descente,
Et vas-y que je te savonne, que je te frotte,
et que je te tape avec lou péteu (le battoir en patois).
Je n'ai jamais bien compris à quoi cela servait,
mais je tapais comme tout le monde.
Bien rincé le linge sentait bon.
L'eau courait si claire...
Parfois, nous levions le nez un moment pour admirer
les "demoiselles" bleues qui volaient autour de nous.
Le ruisseau serpentait, bordé d'aulnes.
Cet endroit était superbe.
Nous y péchions parfois la gardèche (petite friture).
Et je n'en ai même pas une photo.
Il a maintenant disparu, planté d'horribles résineux.
Pour remonter, c'était une toute autre histoire.
Le pré était très pentu et le chemin grimpait raide.
Il fallait la pousser la brouette chargée de linge !!!
Les dernières années, j'avais un gentil mari
qui venait la chercher pour la remonter.
Je ne peux pas évoquer ce lavoir sans vous raconter
le plus grand plaisir qu'il nous réservait.
Avec quelques jeunes de mon âge, (une sacrée bande !)
nous y allions les jours où nous savions que personne
n'y descendrait pour une lessive et nous faisions un barrage
juste en amont du lavoir.
Une fois qu'il était vide, des dizaines d'écrevisses
sortaient des trous
et nous en remplissions nos seaux.
C'était juste avant la fameuse peste de l'écrevisse
qui dévasta totalement nos petits ruisseaux.
Un jour, nous avons oublié de détruire le barrage
après notre pêche miraculeuse.
Quand ma grand-tante ( une personne pas commode du tout)
est descendue faire sa lessive,
le lendemain je crois,
elle a trouvé le pré inondé en amont
et le lavoir vide.
Inutile de vous dire que ce fut notre fête !!!
Te souviens-tu Jacotte ?
Je ne regrette pas le temps des lessives au lavoir,
mais je regrette ce petit coin si beau.
C'est là que, dans ma tête, gisait "Le dormeur du Val"
d'Arthur Rimbaud
"C'est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil de la montagne fière luit.
C'est un petit val qui mousse de rayons"